Taux élevé de contamination au VIH dans les arrondissements d’Arlon et Bastogne: "Des chiffres qui s’expliquent par la proximité du Grand-Duché"
La ministre de la Santé, Christie Morreale, interpellée par la députée arlonaise Anne-Catherine Goffinet, a présenté les explications données par Sciensano.
- Publié le 26-04-2024 à 16h28
- Mis à jour le 26-04-2024 à 18h12
En novembre 2023, Sciensano annonçait que, pour 2022, les arrondissements d’Arlon et de Marche-en-Famenne présentaient des taux de contamination au VIH élevé et se situaient dans le top 3 des arrondissements wallons les plus touchés.
À Bastogne, le phénomène concernait surtout les hommes, avec 8,8 diagnostics positifs par tranche de 100 000 habitants, soit le 5e arrondissement au taux le plus élevé en Belgique, après Bruxelles, Anvers, La Louvière et Ostende. Du côté d’Arlon, le taux s’élevait, chez les hommes, à 6,2 soit le troisième de la province, après Bastogne et Neufchâteau.
La députée arlonaise Anne-Catherine Goffinet, interpellée par ces chiffres, a interrogé, en commission Santé du Parlement de Wallonie, la ministre de la Santé Christie Morreale sur les mesures prises pour faire baisser le taux élevé de contamination au VIH dans les deux arrondissements précités.
” Pour une province rurale, ces chiffres semblent assez surprenants”, a-t-elle relevé. Il y a un mois, l’AViQ devait demander un complément d’explication à ce propos à Sciensano pour approfondir les analyses. Je reviens donc vers vous pour connaître les réponses données à ce sujet.”
Christie Morreale a confirmé qu’un contact a été pris avec Sciensano. Selon l’institut, le nombre de diagnostics de VIH est plus élevé pour les hommes près de la frontière avec le Grand-Duché, particulièrement dans l’arrondissement de Bastogne, depuis plusieurs années. “La raison mise en avant par Sciensano, c’est la proximité avec le Grand-Duché et le fait que de nombreuses personnes résident en Belgique, mais travaillent ou ont leur activité sociale dans le pays voisin et sont donc davantage exposées à l’épidémie VIH. Le taux de diagnostic de VIH est, en effet, plus élevé au Grand-Duché que dans les régions belges limitrophes. Le constat dans ce pays s’élève à 67 diagnostics par 645 397 personnes, ce qui représente 10,4 diagnostics pour 100 000 personnes, contre 5,1 diagnostics pour 100 000 personnes en Belgique.”
Pour lutter contre le sida, la ministre rappelle qu’accéder ou assurer l’accès à la PrEP – traitement préventif proposé aux personnes séronégatives fortement exposées au risque d’infection au VIH- et aux autres modes de prévention reste primordial. “À ce propos, la commission paritaire de promotion de la santé au sein de l’AViQ a formulé une proposition budgétaire pour 2025 visant à intervenir dans la charge relative à la PrEP en Wallonie, via les mutuelles, dans un but préventif. Le prochain gouvernement statuera sur cette proposition qui me semble s’inscrire parfaitement dans le cadre du plan VIH belge.”