Faut-il revenir sur l'interdiction du moteur thermique à Bruxelles en 2035 ? Les partis francophones se mouillent
Nous avons demandé aux six principaux partis politiques francophones leur positionnement sur les zones de basses émissions en Wallonie et à Bruxelles. Le MR, Défi et le PTB veulent annuler l'interdiction des moteurs thermiques à Bruxelles en 2035.
- Publié le 28-04-2024 à 14h11
Certaines mesures, très importantes pour la transition énergétique, sont parfois impopulaires. Nous avons donc voulu connaître le positionnement des six principaux partis politiques francophones (le MR, Les Engagés, Défi, Ecolo, le PS et le PTB) sur plusieurs sujets tels que le mix énergétique 2030, le nucléaire, le renouvelable, le bannissement des voitures thermiques à Bruxelles et en Wallonie, l’obligation d’installer une pompe à chaleur, la taxation du gaz et du mazout… Pour répondre à ces questions, nous avons consulté le programme de ces six partis. Nous leur avons également envoyé une liste de questions précises. Seul le PS n’a pas pu nous répondre dans les délais.
Faut-il revenir sur l’interdiction des voitures thermiques à Bruxelles en 2035 ?
La question des zones de basses émissions a agité la classe politique ces dernières semaines. Ainsi, le gouvernement wallon a récemment fait marche arrière sur le sujet (voir ci-dessous). À Bruxelles, la réglementation actuelle prévoit le bannissement des voitures thermiques : le diesel doit être banni en 2030 et l'essence en 2035.
Faut-il revenir sur ce calendrier dans la capitale ? Défi, qui fait pourtant partie du gouvernement bruxellois qui a pris cette décision, répond que oui.
Le MR estime également qu'il faut "impérativement adapter le calendrier prévu par le gouvernement régional."
Même son de cloche du côté du PTB qui "n'adhère pas aux projets visant à bannir les voitures à essence des grandes villes belges d'ici 2035."
De son côté, Ecolo veut "maintenir les dates d'interdiction à Bruxelles", "avec des mesures d'accompagnement social.". Les écologistes soulignent que la zone de basses émissions a fait baisser de 30 % la pollution de l'air à Bruxelles.
Les Engagés rejoignent la position des écologistes sur le maintien de l'interdiction en 2035. Les centristes soulignent que l'espérance de vie est plus courte de cinq ans dans la commune de Saint-Josse et que "la qualité de l'air y est pour quelque chose." En outre, en 2035, les alternatives à la voiture devront avoir été mises en place, estiment les Engagés.
De son côté, le PS avait remis en question la prochaine étape d'interdiction qui doit entrer en vigueur en 2025 (banissement des normes Euro 5 diesel et Euro 2 essence). Mais on ne sait pas s'il remet aussi en cause l'interdiction générale des moteurs diesel et essence, prévue respectivement pour 2030 et 2035.