Le MR dénonce la dérive identitaire et religieuse du PS bruxellois : “le PTB dicte aux partis de gauche ce qu’ils doivent ou ne doivent pas faire”
Le président des libéraux bruxellois estime que les socialistes bruxellois “cherchent à cacher leur bilan désastreux en utilisant des conflits internationaux ou en nous accusant d’extrême droite”.
- Publié le 24-04-2024 à 08h05
Une campagne d’affichage menée ce matin notamment à Bruxelles et accusant le MR de flirter avec l’extrême droite ou les accusations des socialistes relatives aux réactions du MR sur le projet du PS de pouvoir passer son permis de conduire en huit langues a fait sortir le président du MR bruxellois de ses gonds. David Leisterh vise directement le PS et le PTB, deux partis qu’il estime liés dans une “dangereuse coalition des gauches”.
Cette influence du PTB dans le positionnement des partis de gauche se ressent plus encore en période de campagne électorale, notamment via certaines prises de position communautaires ou religieuses. “Le PS laisse beaucoup trop la religion dicter une série de mesures et de propositions. On s’est battu pendant des siècles pour retirer les crucifix de l’espace public mais on sent bien que la religion revient par la fenêtre”, pousse encore Leisterh, qui déplore que PTB et PS orientent la campagne sur des questions identitaires et communautaristes plutôt que d’évoquer les vraies préoccupations des Bruxellois.
"Le loup PTB est dans la bergerie"
”Les débats religieux, identitaires occupent plus de 50 % de nos débats alors que le vrai problème à Bruxelles, c’est de diminuer la précarité, augmenter le taux d’emploi, etc.” Le président du MR bruxellois dit le constater chaque jour sur le terrain. “Nos candidats musulmans ou d’origine maghrébine souffrent. Plusieurs d’entre eux se sont retirés de notre liste. Ils m’expliquent que la pression est trop forte par rapport à leur communauté. Leurs familles sont harcelées, eux-mêmes sont harcelés. Ils se font flinguer juste parce qu’ils sont au MR. PTB et PS trollent des groupes WhatsApp, des débats dans les quartiers, accusant le MR d’être d’extrême droite, d’être pro-israélien, etc. Ce harcèlement vient du PTB et est relayé par le PS.”
Le Boitsfortois invite les laïcs du PS de se faire entendre. “En mettant l’accent en permanence sur le communautaire, le religieux ou l’identitaire, le PS veut surtout cacher son bilan désastreux à Bruxelles. Nous soulignons leur bilan depuis 20 ans sans le MR. Ils cherchent à le cacher en utilisant des conflits internationaux ou en nous accusant d’extrême droite. Notre liste n’a jamais été aussi diversifiée. Leurs arguments ne tiennent pas. Bruxelles est une belle diversité dont une grande majorité a longtemps été trompée par la gauche sur les valeurs du travail ou du mérite. Penser que les points perdus dans les sondages se rattrapent en points Godwin est symptomatique de leur errance idéologique. Il fut un temps où la gauche ne s’intéressait qu’à une couleur : celle de votre col, bleu ou blanc. Ils ont perdu les travailleurs et veulent aujourd’hui faire du communautarisme.”
La dérive identitaire du PS bruxellois est directement liée à leurs mauvais résultats dans les sondages, analyse David Leisterh : “le PTB dicte aux partis de gauche – PS mais aussi Ecolo – ce qu’ils doivent ou ne doivent pas faire. En réalité, le loup PTB est déjà dans la bergerie, en grande partie à cause de la faiblesse des partis de gauche. Les Bruxellois doivent comprendre que tout parti qui formera un gouvernement avec le PS verra sa boussole de facto orientée vers celle du PTB. Même si l’extrême gauche n’est pas autour de la table, elle dicte le tempo du PS.”
"Les électeurs préféreront toujours l’original à la copie"
Quelques exemples ? “Ils sont légion. Le conflit sur le décret Paysage, ça n’est jamais qu’une manœuvre du PTB. Le revirement du PS sur la zone de basses émissions (Lez), c’est le PTB qui l'a martelé dans les quartiers populaires, le revirement du PS par rapport à Good Move ou Smart Move, c’est aussi parce que le PTB a fait pression dans les quartiers”, pose David Leisterh, rappelant que ces trois projets étaient inscrits dans la déclaration de politique générale du gouvernement bruxellois en début de législature. “Le Code du bien-être animal, même si le PS assume son positionnement, aucun compromis ne sera possible tant que le PTB continuera à influencer le gouvernement bruxellois mais aussi les présidents de parti.”
David Leisterh invite Ecolo et surtout PS à tenir bon sur leurs valeurs. “Ces partis de gauche doivent comprendre que ce n’est pas en copiant l’original qu’ils vont redorer leur blason, qu’ils remonteront dans les sondages. Les électeurs préféreront toujours l’original à la copie.”